- Sandra Laugier, Recommencer la philosophie. Stanley Cavell et la philosophie en Amérique, chapitre « Esthétique de l’ordinaire », Paris, Vrin, « Philosophie du présent », 2014.
- Élise Domenach, Stanley Cavell, le cinéma et le scepticisme, Paris, Puf, 2011.
Les philosophes Élise Domenach et Sandra Laugier reviennent chacune sur la pensée philosophique du cinéma élaborée par Stanley Cavell. Pour le philosophe américain, spécialiste entre autres du transcendantalisme et du perfectionnisme émersoniens, une pensée « ordinaire » du cinéma se doit de dépasser toute théorisation absconse au profit du seul questionnement de l’expérience spectatorielle. C’est pourquoi les cinq ouvrages qu’il consacre au septième art [1] ne développent pas tant, comme le fait par exemple Gilles Deleuze dans son diptyque Cinéma [2], une série de concepts philosophiques spécifiques à l’art cinématographique que l’idée selon laquelle le cinéma, expérience artistique ordinaire et partagée, nous permet d’échapper à la tentation sceptique et participe, au même titre que la philosophie, d’une forme d’éducation, autrement dit de transformation et de perfectionnement (éthique), des adultes…
À lire en intégralité ici.
[1] Les cinq ouvrages en question de Stanley Cavell sont La Projection du monde. Réflexion sur l’ontologie du cinéma, trad. C. Fournier, Paris, Belin, 1999 ; À la recherche du bonheur. Hollywood et la comédie du remariage, trad. C. Fournier et S. Laugier, Paris, Éditions de l’Étoile/Les Cahiers du cinéma, 1993 ; La Protestation des larmes. Le mélodrame de la femme inconnue, trad. P. Soulat, Paris Capricci, 2012 ; Philosophie des salles obscures. Lettres pédagogiques sur un registre de la vie morale, trad. É. Domenach, N. Ferron et M. Girel, Paris, Flammarion, 2011 ; Le cinéma nous rend–il meilleurs, trad. É. Domenach et C. Fournier, Paris, Bayard, 2010.
[2] Gilles Deleuze, Cinéma. 1. L’Image–mouvement, Paris, Les Éditions de Minuit, 1983 ; Cinéma. 2. L’Image-temps, Paris, Les Éditions de Minuit, 1985.